#fauxlover
L'édito de Montagnes Magazine, daté mai 2016.
#pub Il y a peu, une municipalité écologiste annonçait la désinstallation prochaine des panneaux publicitaires dans le centre-ville. Et la communauté des @grenoblois et autres montagnards sympathisants de leurs voisins des villes, d’applaudir à l’annonce du grand nettoyage. On allait enfin dégager le paysage urbain de ses verrues commerciales, de la réclame déjà trop présente dans notre quotidien, de ces panneaux qui font de nous des produits de consommation. Enfin, on allait pouvoir retrouver un peu de sérénité en ville, à l’image de la montagne… Cette publicité que l’on abhorre déjà à la radio ou à la télé, que l’on conteste même parfois dans son magazine de montagne préféré, est presque unanimement dénigrée.
#suivezmoi Pourtant, dans cet autre paysage qu’est celui du virtuel, sur les réseaux sociaux en premier lieu, les belles photos de montagne et autres récits d’ascension qui se suffiraient à euxmêmes, débordent de marques hashtaggées, dégobillées en une liste que Prévert lui-même n’aurait pas digérée. Qu’il s’agisse de p’tits jeunes qui en veulent, un peu naïfs, passe encore. Quand il s’agit d’athlètes sponsorisés, on peut encore comprendre l’obligation de visibilité, même si @Will Gadd la relativise aussi, dans son humeur page 14 :«Le nombre de followers est directement égal à ta valeur pour un potentiel sponsor. Pour eux, la présence sur les médias sociaux n’est plus faite pour raconter la performance, c’est la performance elle-même. » Croyez-en l’expérience du vieil ours canadien, lui-même sponsorisé par le célèbre @taureau rouge depuis près de vingt ans…
#mastuvu Mettre en avant ses qualités et ses
exploits sur un blog, se choisir une photo de profil
Facebook valorisante, publier régulièrement sur
Instagram pour occuper l’espace, punaiser tous
azimuts ses goûts sur Pinterest pour montrer
l’étendue de sa culture. Soit, c’est de bonne guerre.
Personnal branding oblige (« marketisation personnelle »).
Mais endosser volontairement et même avec zèle,
le costume d’homme-sandwich alors même que
l’on a la chance de pratiquer la montagne pour soi,
loin des contraintes de sponsors, cela prête à
sourire. Et quand par-dessus tout l’hommesandwich
en question a un job et ne connaît pas
la crise, ce serait presque à pleurer, à l’heure
toujours plus fatidique de la montagne comme
espace de #liberté.
La vraie #question est finalement : en quoi
l’adoubement par un #like soi-disant haut placé
(marque, athlète…) est-il plus légitime ou a-t-il
plus de valeur que l’appréciation du public, des
« amis », des lecteurs, voire de tonton @Marcel ?
Ah oui, le premier peut rapporter gros. Bon sang,
mais c’est bien sûr.
Wannabee de tous les pays,
brandez-vous !
#personalbranding #sponsor #marque #like
#facebook #vendu #fautbienvivre
#moimoimoi
#liberte #montagne #hommesandwich
#jaifaim #quisaitunjourjeseraipeutetrecelebre
#stardunjour
#mieuxvautunephotopourrieetunbonhashtagquunebellephotoetpasdehashtag
#regardemoiquandjesorsenmontagneetquejefaisriendespecial
#lebonhashtag #lemauvaishashtag
#hashtagueulealarecre
#follower #vrailooser
#hashtag